Description
Bonjour, je m'appelle Julien PETITJEAN.
Historien de formation, Bourguignon depuis toujours , je suis tombé dans la viticulture en 2001 au cours de recherches universitaires qui me conduisirent à la rencontre de vignerons passionnés et passionnants de la Côte de Nuits.
J'ai tout abandonné et changé complètement de vie pour me consacrer à cette aventure.
Ma sensibilité d'historien me suggérait de m'intéresser d'abord aux techniques traditionnelles et j'ai donc appris le métier par le geste et par les sens auprès d'anciens vignerons amoureux de leur terre et convaincus par leurs pratiques.
Leur façon de considérer les sols, la vigne, les saisons, la vinification et la dégustation, tout ce bon sens terrien, a profondément marqué ma conception de la viticulture et de la vie en général.
J'ai retrouvé un nombre important de ces éléments dans la philosophie de la biodynamie.
La biodynamie
C'est une sorte de méthode agricole inventée autour de 1920 qui projette la ferme comme une entité autonome et équilibrée. Le paysan y organise des activités arboricoles (vignes, vergers, bois...), pastorales (élevage de moutons, de poules...) et agricoles (céréales, légumes) pour qu'elles se complètent les unes les autres, sans impact environnemental et sans pression sanitaire. Une manière de renforcer la ferme par son autonomie et créer une symbiose entre ces différentes activités.
Les pesticides (engrais chimiques, désherbants, phytosanitaires) sont proscrits. Seuls sont autorisés les emplois de soufre et de bouillie bordelaise qui sont le plus souvent complémentés ou remplacés par des tisanes de plantes ou des huiles essentielles.
Pour nourrir les sols et, par eux, les plantes, on apporte uniquement des composts de plantes ou des fumures animales issus de la ferme.
Le Domaine de la Roseraie :
http://www.domaine-de-la-roseraie.fr
En 2012, après dix années de viticulture en tant que salarié, j'ai eu la possibilité d'acquérir
une parcelle de vigne de 1,20 ha en appellation Beaune Village. Ce fût la naissance
du Domaine de la Roseraie, de conviction Biodynamique et de volonté non-interventionniste.
La rose qui évoque depuis toujours la pureté naturelle, l'élégance et l'équilibre de la vie végétale a donné spontanément son nom au Domaine.
Rapidement complété par quelques autres parcelles en location, le Domaine de la Roseraie s'étend aujourd'hui entre Puligny-Montrachet et Beaune sur 3 hectares de vignes en appellation ''Bourgogne'', ''Hautes-Côtes de Beaune'' et ''Beaune Village'' sur les cépages Pinot Noir et Chardonnay. Chacune des parcelles est cultivée dans le respect des équilibres de son environnement direct selon un cahier des charges biodynamique mais sans label.
Dans une logique globalisante, produire des raisins avec ces exigences environnementales n'a d'intérêt que si de mêmes exigences sont appliquées à la cave, c'est pourquoi, je m'évertue chaque année à vinifier et à élever des vins minimalistes, sans intrant œnologique (levures indigènes, sulfites réduits au minimum, pas de chaptalisation, élevage en fûts de chêne bourguignons...),
pour une expression franche de chaque terroir.
La production annuelle du domaine se situe autour de 10 000 bouteilles distribués en France et à l'étranger (Angleterre, Allemagne, Italie et Etats-Unis essentiellement) auprès de cavistes spécialisés et de restaurants gastronomiques.
Des vignes reprises en biodynamie
La 3ème édition de notre PAULÉE des CLIMATS de PARIS
Utilisation des fonds
Résumé: la collecte servira au financement des plants produits dans le respect des techniques Bio et Biodynamiques (facture "Lilian Bérillon" de 15.750€ HT). Les sommes supplémentaires seront utilisées pour financer le palissage (piquets, fils de fer...; facture "Coopérative Agricole et Viticole Bourgogne Sud" de 16.966€ HT) soit un investissement global de 32.716€.
Le projet
L'activité du Domaine de la Roseraie ne me permet pas de vivre, j'ai donc également une activité de responsable de production auprès d'un domaine réputé de la Côte Chalonnaise.
Pour pouvoir vivre du Domaine, me consacrer pleinement à cette activité et aller encore plus loin dans les expérimentations , il m'est nécessaire aujourd'hui d'agrandir le vignoble.
Après étude de dossier, la SAFER a rétrocédé au Domaine de la Roseraie une parcelle de 1,5 hectares en appellation Hautes Côtes de Beaune sur la commune d'Echevronne près de Pernand-Vergelesses au nord de Beaune.
Cette parcelle est dite ''nue'' et il m'appartient aujourd'hui de la planter.
Le lieux-dit où se trouve cette parcelle porte le nom de ''en Chaumont''. Sa situation est idéale pour la vigne ; elle se situe au sommet d'une colline légèrement ventée, en plein soleil du matin au soir, sur un sol argilo-calcaire drainant et maigre. Les vins produits ici sont réputés être les meilleurs du secteur.
Parce qu'une plantation demande une présence de chaque instant et représente une charge de travail supplémentaire il n'est pas envisageable pour moi de tout planter en une seule fois. Je vais donc planter ici du Chardonnay (1ha) et du Pinot-Noir (0,5ha) par tranche de 0,5ha par an pendant 3 ans.
Une fois en place et productive (de 4 à 5 ans après la plantation) cette nouvelle parcelle me permettra de produire autour de 6 000 bouteilles supplémentaires de Bourgogne Hautes Côtes de Beaune blanc et rouge qui j'en suis certain seront très savoureux.
Une première tranche de plantation est prévue au printemps 2018 sur une base d'expérimentation de boutures à greffer en place selon des techniques anciennes qui trouvent logiquement leur place dans les objectifs de production naturelle.
Lilian Bérillon, un des pépiniéristes les plus réputés au monde, a accepté de réaliser pour le Domaine de la Roseraie , 4500 plants greffés à l'anglaise , à partir d'une sélection de Chardonnay très ancienne et qualitative.
Si je vous sollicite aujourd'hui, c'est pour la deuxième tranche de plantation prévue celle-ci pour le printemps 2019 mais qui doit être préparée dès aujourd'hui.
Pourquoi greffer la vigne et pourquoi prépare t-on aujourd'hui les plants de 2019 ?
Un plant de vigne se compose d'un partie aérienne qui produit des raisins (c'est lui qu'on appelle cépage), et d'une partie racinaire issue le plus souvent de vignes américaines. En effet les vignobles du monde entier sont colonisés par un insecte appelé phylloxera dont la piqûre fait mourir les racines des vignes à raisin mais pas celles des vignes américaines.
Avant d'être planté au vignoble, le plant de vigne est donc assemblé à partir d'une branche de l'année issue de vigne américaine sur laquelle le pépiniériste va greffer un morceau de branche de vigne à raisin. Cet assemblage est fixé à la paraffine et planté pendant un an pour lui permettre d'une part de se souder convenablement et d'autre part d'émettre des racines. L'hiver suivant les plants seront arrachés de la pépinière, conditionnés et expédiés chez le vigneron pour une plantation in situ au printemps. Il faut donc préparer les plants 18 mois avant la date prévue de la plantation.
Pour approfondir la question de la greffe, histoire et techniques, ce document de Marc Birbent, professionnel de la greffe :
Le greffage et ses conséquences sur la viticulture contemporaine MB
Le choix du matériel végétal :
Pour faciliter leur travail, les vignerons plantent souvent leurs parcelles avec un seul clone. Ainsi chaque pied réagit comme le voisin et la production est très homogène. Toute la vendange arrive à maturité au même moment. Toutefois, ce choix technique limite fortement la diversité nécessaire à l'équilibre naturel. Certaines années plus humides ou plus sèches par exemple,
la récolte est durement impactée par la sensibilité particulière du clone sélectionné à la pression du millésime.
A ces pratiques récentes s'oppose une pratique plus ancienne qui consiste à choisir dans des vieilles vignes (plantées avant le développement des sélections clonales) un nombre variable de pieds sains et de bonne vigueur, aux critères complémentaires : certains pieds avec une bonne productivité de raisins, d'autre dont la productivité est relativement faible, certain avec une maturité précoce d'autre pour lesquelles elle est plus tardive... De cette manière, on multiplie et pérennise des vignes anciennes présentant de bonnes résistances aux maladies, on plante un grand nombre d'individus différents (souvent plusieurs dizaines) sur une même parcelle, favorisant la biodiversité malgré la monoculture et limitant ainsi les phénomènes de dégénérescence (sorte de cancer des plantes). Enfin, on cultive des raisins aux qualités complémentaires qui participeront à la complexité et à l'équilibre des futurs vins.
Le point de vue de Lilian Bérillon, interviewé dans la Revue du Vin de France :
97% de la vigne française est malade
Et la biodynamie dans tout ça ?
Un des éléments centraux de la biodynamie est la vitalisation des éléments racinaires et aériens de la plante par l'emploi de préparations dynamisées (brassées) appelés respectivement 500 et 501.
Notre pépiniériste applique ces préparations lors de l'enracinement des boutures et lors de la croissance des jeunes plants. Ces pratiques sont en harmonie avec celles appliquées au Domaine de la Roseraie. Leurs effets n'en seront donc que plus favorables encore.
Au delà de la question des préparations, la biodynamie est omniprésente au travers de chaque choix fait et de chaque geste mis en œuvre dans ce projet :
-une taille respectueuse des flux de sève sera pratiquée dès la première année de la vigne
-un enherbement varié de plantes locales sélectionnées sera rapidement semé afin de protéger le sol, de le nourrir et de l'aérer.
-la plantation d'arbres fruitiers autour et dans la parcelle augmentera encore la diversité végétale et animale
-la plantation de cette parcelle selon une géométrie Nord-Sud pour que le champ magnétique terrestre influence favorablement les plantes en place
-la densité de plantation, atypique de la région, a été pensée pour permettre un meilleur ensoleillement et une meilleurs emprise au sol de chaque plant de vigne
-le choix de piquets en robinier imputrescible, produits localement
-la possibilité de transformer la vigne en zone de pâturage entre la fin des vendanges et le début de la saison d'été...
Comme vous le voyez, de nombreux facteurs ont été pris en compte pour mettre en place cette vigne en respectant au mieux les lois du vivant et dans le seul but de proposer les vins de terroir les plus qualitatifs.
Ce projet est un tournant pour nous, il va permettre de multiplier la surface du domaine par 1,5
C'est à ce projet, à ma connaissance unique en Bourgogne, que je vous propose de participer